LITTERATURES DE DACRES
HORS SERIE GRAND FORMAT
N°32
AU BORD DU FLEUVE
suivi de
EXPLORATEUR DE TENDRESSE
Cheryl ITANDA
résumé
Voici ma plume
Élixir du Powête en quête de remède aux maux de ce monde
Encoche d’une flèche tirée depuis le canon des entrailles des opprimés
Cyclone des sept chemins ouvrant des sillons utopiques dans l’oeil résigné
Frivole baladée dans le vent errant des tourments de la liberté
Scalpel des tumeurs entretenues par les dictatures de notre ère
« La spécificité d’Au bord du fleuve réside dans le fait qu’il comporte, non
seulement des textes antérieurs à la rédaction des Îlots de tendresse mais aussi d’autres
rédigés simultanément et bien après. Il semble donc témoigner, d’une part, d’un parcours
de moi envers moi-même et rendre compte d’une « sensibilité scrutatrice » du monde et
de notre humanité, d’autre part. Au bord de ce fleuve paisible, parfois très mouvementé,
il y a aussi l’expression de ma voix, de mes tourments, de mon inquiétude et de mon
insatisfaction face à notre humanité. » (Cheryl Itanda)
Au bord du fleuve se présente comme le journal intime, voire le journal d’humanité
d’un poète qui sillonne les flammes de son monde car toujours écorché par l’injustice,
l’intolérance et l’indifférence, mais aussi d’un explorateur de tendresse trouvant refuge
et satisfaction dans la contemplation et la mise en perspective d’une certaine forme de
beauté.
Quant à l’érotisme, un questionnement demeure : s’il est vrai que c’est d’abord
pour elles et pour l’amour que nous leur portons que nous écrivons. Peut-on aimer décrire
la beauté des courbes jusqu’à courir le risque de chosifier la femme ? Et ces femmes
pour ou sur lesquelles nous écrivons, ressentent-elles encore le besoin d’être décrites de
cette manière ?
l'auteur
Membre du collectif #LoSyndicat et se réclamant du mouvement naissant de
la Powêtude, Cheryl Itanda est un poète et romancier gabonais. Dans ses oeuvres, et
notamment son premier roman Enomo (2015), il explore le thème essentiel du legs de
la tradition dans le tourbillon de la rencontre des cultures et des imaginaires. La parution
ensuite de Sos Motem (Dacres éd., 2018), l’affirme davantage comme un auteur atypique
dont le sort des siens devient une préoccupation majeure. Il entrevoit dans l’érotisme un
langage esthétique à capitaliser à travers notamment son recueil poétique érotique Ilots
de tendresse (Nena, 2020). Avec l’EP poétique L’orée des exils (2020), il considère la
musique comme un autre lieu permettant de faire vivre ses textes.