LITTERATURES
DE DACRES
N°2
Julien, la mère et l’amante
Catherine DURANDIN
résumé
Julien. J’ai tant besoin de paix, de paix à ton chevet, tant besoin d’infiniment
attendre que tu ouvres les yeux, tu souriras de ce sourire de grâce qui est le tien,
démuni et ironique, mon enfant d’amour, je comprends cette lassitude qui t’a envahi,
qui est la mienne, cet épuisement qui est le mien, laisse-moi porter le fardeau de
cette fin de voyage, mon petit, laisse-moi m’en aller sur la pointe des pieds vers
l’autre rive, tranquille, et reste là, reste, tu me tiendras la main et tu me diras cette
histoire de ta vie qui ne doit pas finir, tu me diras à travers la pénombre, au milieu
des étoiles, ton voyage qui n’est pas achevé, Julien, je vais me retirer mais tu te
dois de poursuivre toi, de te souvenir.
Julien se meurt. Hôpital militaire de Bucarest. À ses côtés, une femme,
l’amante Laetitia retrouvée à Bucarest après vingt ans de silence, la mère Hélène,
dévastée. Julien est victime d’un attentat qui visait une voiture officielle américaine,
à Constantza. Les deux femmes, figures de tragédie, s’adressent à l’homme aimé,
paroles d’amour et de désespoir. Le mystère plane : pourquoi cette rupture entre
Julien et Laetitia, il y a vingt ans ? Le récit se développe, marqué au sceau de
réminiscences grecques, avec, en fond de décor, la mer noire qui scintille et bat le
quai du Casino de Constantza.
Un voyage qui conjugue présent et passé, ou plutôt un voyage présent qui
avale le passé, se l’approprie et vient nourrir les images d’aujourd’hui.
l'auteur
Catherine Durandin, écrivain, historienne, auteur de nombreux ouvrages
portant sur les dynamiques Est/ouest, les élites françaises, les relations entre la
France et les Etats-Unis et sur un cas d’école, la Roumanie communiste et post
communiste dont le parcours étrange dépasse parfois la fiction. Plusieurs romans, Une mort roumaine (G. Épaud, 1988), La Trahison (éd. de l’Aube, 1996), Le Bel été
des camarades (Michalon, 1999), Douce France (Le Fantascope, 2012).