LES QUINQUETS
DE DACRES
N°6
L’ART DE
SUZANNE BRUT
suivi de L’ÉCHAFAUDAGE
Michael Stampe
résumé
L’ART DE SUZANNE BRUT…
Dieu Seigneur qu’elle est tordue cette Suzanne, Suzanne Brut comment on peut
porter un nom pareil, elle est sale, elle pue, elle a le Diable dans la tête !
Mon autoportrait ? Vous n’y pensez pas, je ne suis pas un peintre, moi, je suis une pauvre
femme, un souvenir, il faudrait qu’une bonne fois je me taise dans ma tête et que je vous
contemple, Sainte Vierge, pour mieux vous peindre, vous représenter comme je le veux.
Ne soyez pas fâchée, Vierge Marie, je vais la cracher, mon histoire, et mes peintures feront
comme un baume sur les plaies…
Mais qui est cette Suzanne, muette et pourtant très bavarde à l’intérieur, enfermée
dans un couvent du Périgord occupé par les Allemands ? Ses complices, Sainte Jeanne et
la Vierge Marie, assistent à la progression de son grand oeuvre, des images qu’elle peint
inlassablement sur des planches, afi n de colmater l’hémorragie de sa mémoire qui tente
d’oublier l’inoubliable. Et Suzanne connait son art !
L’ÉCHAFAUDAGE…
MICHELANGELO
Oui, cet enfer que je peins, là, sous nos pieds, c’est le mien, c’est celui d’un vieil homme
qui a vu le monde nouveau précipité dans la haine et le désespoir, mais j’ai encore
quelques armes pour me battre…
Juché depuis des années sur son échafaudage de la Chapelle Sixtine, Michel-Ange
travaille inlassablement à son chef d’oeuvre, qui le rapproche chaque jour de Dieu...
Mais quel Dieu ? Seuls ses échanges bourrus avec son jeune apprenti Andrea
semblent le remplir de joie... Sa quête artistique, au milieu des complots et des traquenards
d’État, va-t-elle réussir à replacer l’homme au milieu de la Création ?
l'auteur
Amoureux des mots, qu’ils soient du XVIIIe ou d’aujourd’hui, Michael Stampe a
adapté de grands textes du Siècle des Lumières en veillant à leur donner, sans les trahir, une
vision contemporaine : La Serva amorosa de Goldoni, avec Robert Hirsch et Clémentine Célarié,
L’Impresario de Smyrne du même Goldoni, mis en scène par Christophe Lidon avec Catherine Jacob,
comme L’indigent Philosophe de Marivaux, avec Claude Brasseur. Il a également adapté Stefan Zweig
pour la scène : Lettre d’une inconnue, avec Sarah Biasini et, bientôt sur scène, La légende d’une
vie, avec Natalie Dessay et Macha Meril. Ses textes originaux abordent des thèmes qui lui sont
chers : la reconstruction de soi avec F-X (L’Harmattan, 2012), porté à la scène par Christophe
Lidon avec Jérôme Pradon et Le trône de Balthazar, les parcours initiatiques avec deux romans, La
Licorne de Dürer, Bombyx, la pulsion de création avec le diptyque écrit pour le théâtre : L’art de
Suzanne Brut et L’Échafaudage. En parallèle, diplômé de Sciences Po, Michael Stampe poursuit une
carrière dans le monde de la finance.