LITTERATURES
DE DACRES
N°28
MOI, JEAN, CAPTIF
DES BARBARESQUES
Didier Destremau
résumé
Le capitaine reprit longuement sa vigie, se concerta à nouveau avec son second
puis d’une voix caverneuse et solennelle annonça :
– Ce sont des corsaires barbaresques. Je viens d’apercevoir leur pavillon. Que Dieu
nous garde !
Jean de Lescalle, jeune Français en partance pour le « Grand Tour », est capturé
en Méditerranée après avoir quitté, en 1780, sa terre natale du Berry pour entreprendre ce
voyage initiatique. Il restera captif durant deux longues décennies. Ce n’est qu’une dizaine
d’années après son retour, vers 1820, qu’il prend la plume…
Je rédige ce livre à la demande expresse de madame ma mère et en hommage à
mon pauvre père parti dans le remord sans avoir pu revoir le fils ainé que j’étais. Ma pauvre
maman a tant souffert du désespoir de me croire noyé, de voir mon père s’étioler de repentir,
mourir à petit feu pour avoir encouragé mon idée de Grand Tour. À eux deux, je leur dois bien
cet effort de mémoire, ce retour sur une interminable existence que, au fond, je préférerais
oublier, confiner dans un tiroir dont j’aurais égaré la clef.
Malgré les souffrances encore présentes, Jean de Lescalle se laisse guider par ses
souvenirs et nous entraîne, au fil des pages, dans son odyssée, pour témoigner au nom de
tant d’autres.
Mon expérience malheureuse n’est, hélas, pas unique comme on le comprendra
dans ces lignes, mais assez peu d’esclaves ont su raconter leur calvaire, et de plus, chacun a
vécu des moments distincts qui, mis bout à bout, devraient permettre de reconstituer ce que
fut et est encore l’existence dans les bagnes barbaresques.
En laissant s’exprimer son personnage dans des circonstances parfaitement
véridiques et historiques, l’auteur fait de Moi, Jean, captif des Barbaresques un récit d’humanité en souffrance et un témoignage unique de ces infortunés captifs.
l'auteur
Saint-Cyrien, arabisant et diplômé de sciences politiques, Didier Destremau a été officier parachutiste avant de devenir diplomate et Ambassadeur entre autres au
Mozambique et à Malte. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Le Cow boy et le
Pasteur (éd. Hermè, 1992), Nègre blanc (Hatier international, 2002), Histoire d’un
Palestinien (Maisonneuve et Larose, 2003), Le fabuleux destin de Malte (Le Rocher, 2006),
Le roman de la Syrie (Le Rocher, 2012), Sur la ligne de crête (Dacres, 2013), La fabuleuse
histoire du Liban (Le Rocher, 2013), Jours de guerre à Tahiti (Éditions du Pacifique, 2014),
Maxima culpa (Dacres, 2015), Syrie Carrefour des civilisations et des convoitises (Les
Indes savantes, 2016), De la Mésopotamie à l’Irak (Hémisphères et Maisonneuve et
Larose, 2018), In libro veritas, (Dacres, 2018), Vers la Terre permise, (Balland, 2019), La
magie de Fès, (Maisonneuve et Larose Hémisphère, 2020).